come and get it
je suis née dans une bonne famille. l'argent nous coule à flot et j'ai grandit entourée de cent gouvernant(e)s. tout le monde disait que les Frackowiak avait la belle vie. que leur idée de quitter leur Pologne natale était du génie et qu'ils avaient construit leur empire ici en Californie. mais moi je voyais pas ça de la même manière. quand vous êtes derrière les coulisses, vous savez tout ce qui se passe. mes parents étaient le duo de choc, mon père était le chef de son entreprise de communication et ma mère était en quelque sorte son bras droit. bien sur elle l'aidait à prendre ses décisions et comptait les recettes de l'entreprise, mais c'était avant tout une grande fan de mode. en dehors de l'entreprise, elle s'était lancée dans un projet de construire sa propre marque. quand j'étais petite je la regardais souvent passer des heures dans son bureau à dessiner des croquis ou à passer des coups de fil. mon père n'était pas très enthousiaste à l'idée que ma mère lance sa marque. il disait que le monde de la mode n'était pas stable et qu'on pouvait perdre gros. alors ma mère continua son projet en secret, se levant la nuit pour continuer ses dessins. et moi je l'observais en cachette, à la serrure de la porte de ma chambre. j'étais fille unique, je le suis toujours d'ailleurs. à cause du rang de mes parents, on me faisait l'école à la maison. mon père avait peur qu'on m'agresse à l'école ou qu'on ne me traite pas comme une fille normale. c'est justement en faisant comme il a fait qu'on me voyait comme la fille des Frackowiak. mais j'étais trop petite pour que ma voix puisse être entendue dans cette entreprise qu'est une famille. heureusement que ma nourrice de l'époque l'avait comprit elle. elle m'emmenait souvent au parc publique ou tout les enfants jouaient. au début j'étais un peu perçus comme une étrangère, mais les enfants finirent par venir vers moi et me proposer de jouer avec eux. c'est comme ça que j'ai rencontré mon meilleur ami d'ailleurs. il a été le premier a venir jouer avec moi. puis les autres ont suivit et je commençais à avoir des amis. je me sentais enfin moins seule.
au fur et à mesure que je grandissais, mon père a comprit que m'enfermer à la maison n'était pas une solution, alors il m'a envoyé dans une école privée catholique et a engagé un jeune garde du corps.

wish you were here
après de nombreux caprices, mon père accepta de me mettre dans un lycée publique ou étaient mes deux meilleurs amis. je me sentais vraiment moins seule. les gens de mon école privé étaient bizarres. même s'ils venaient tous de familles riches, ils se prenaient trop pour des rois et des reines. moi j'avais jamais été comme ça. le fait d'être naïve et d'aimer tout le monde avait été une des raisons de mon enfermement dans cette école privée. et aussi l'engagement de mon garde du corps. plus jeune j'avais réussi à tous les fuir, mes anciens garde du corps devenaient incompétents avec moi et mon père en avait marre. c'est il y a peu de temps que j'ai découvert ce qu'était mon garde du corps. il était une expérience, une expérience que mon père avait subventionné. à la base c'était un orphelin, transporté de famille en famille, sans jamais réussir à trouver sa place. il avait sombré et après une bagarre il s'est retrouvé dans cette salle. on a fait de lui une chose, un humain sans sentiment destiner à détruire. bien sur mon père a payé ces gens pour faire de lui un garde du corps et non une machine à tuer. il ne voulait pas que sa fille voit ces horreurs. c'est comme ça qu'il s'est retrouvé chez nous. il me suit tout le temps comme un petit chien, a une chambre juste à côté de la mienne pour me protéger même la nuit. au début je l'ignorais, après tout je m'en fichais de lui, je voulais juste être libre. mais s'enfuir était impossible avec lui. je l'ai détesté, je le voyais comme une chose qui m'emprisonnait. mais au fil du temps j'ai apprit à l'apprécier, même un peu trop. je savais que ses gestes qui me réconfortaient ne venait pas de lui-même. il le faisait car j'en avais besoin et son rôle était de me protéger et me rassurer du danger. de plus il se disait insensible, il n'avait pas de sentiments et n'en aurait plus jamais. son passé ? il était totalement impassible à ce sujet-là, comme tout les autres. mais moi j'étais sur qu'il pouvait ressentir quelque chose. après tout c'était un humaine, victime d'une stupide expérience, il pouvait donc ressentir quelque chose. moi je ressentais quelque chose, je l'aimais, mais le voir aussi impassible ne me donnait plus vraiment d'espoir.