Il n'est rien, c'est presque devenu un art de ne rien faire, de ne s'investir en rien. L'apologie du néant. Il serait incapable de se décrire, il pioche dans les habitudes de ceux qui l'entourent pour se créer une personnalité. Ca le rend plutôt volontaire au final car il accepte à peu près tout ce qu'on lui propose de faire. Il dit oui, c'est plus simple, ça fait plaisir aux autres. Non pas que leur bonheur lui importe, mais les drames il n'aime pas ça. Il parle peu, et jamais pour ne rien dire. Des fois, ça lui prend d'un coup et il se lance dans un monologue sans fin et on l'écoute, les yeux écarquillés et le souffle coupé. (+) Delmar a grandi sans vraiment avoir conscience de sa couleur de peau, il a évolué au milieu des riches blancs qui lui servaient de voisins. (+) il avait une soeur, c'est comme un lointain souvenir, un vague rire qui s'échappe dans les couloirs de la baraque. Pourtant elle était là il y a encore deux ans. C'est sûrement le Valium qui atténue son image. Elle est morte. Un peu par sa faute à elle, beaucoup par sa faute à lui. Il en dit rarement plus. (+) Il est inscrit à l'UCSB (University of California, Santa Barbara), il y suit des cours divers et variés, sans qu'il n'y ait de points communs entre eux, il ne se passionne de rien. Il y va quand ça lui chante, c'est tout. (+) Il a le syndrome du gosse de riches : il a tout, il n'y a aucun moyen de s'élever, de combattre ça alors il n'essaie même pas. Il a tout mais rien à perdre. (+) Il est rarement dans son état normal, il ne sait plus trop ce que c'est d'ailleurs. Il y a toujours un petit cacheton dans le coin, ou un rail de coke qui attend son nez, ou juste un verre de whisky dans sa main.