sid, parfum de minuit. douces effluves sauvages qui tentent de retrouver l'océan. elle glisse, ricoche contre le sol. elle se heurte à la vie, gauche, droite. l'eau lui tue la vue, les gens eux s'acharne sur sa raison. parfois, elle rêve d'autre chose. de quelque chose de plus. de plus que tout cela. ses paupières se scellent lentement, ses poumons s'envolent et un monde émerge de derrière sa peau. dans sa chair. elle tangue dans ses songes. et c'est beau, tellement plus qu'ici. elle rêve d'un idéal qu'elle n'atteindra probablement jamais. elle en est consciente, elle. elle sait qu'à chaque fragment d'une vie imaginée, chaque fragment qu'elle se donne le droit de vivre, c'est une partie de son cœur qu'elle arrache, qu'elle griffe du bout de ses doigts. les lambeaux de l'espoir tombent doucement, elle continue de rêver. elle aime ça, elle se fait du mal avant qu'on lui en fasse. et son monde tourne comme ça. sid, c'est ce souffle de vent qui t’emmêle les cheveux, c'est ce rayon de soleil qui t'échappe quand t'essaies de le capturer, ta main brasse le vide et elle continue de sourire, inaccessible. c'est cette ombre qui joue à cache cache avec la terre, sombre, mystérieuse cette ombre qui paradoxalement n'est rien sans lumière. elle ne veut pas qu'on l'attrape. elle est liberté. elle essaie d'échapper à ces codes, ce protocole qu'il faudrait suivre. elle ne sait pas où elle va, elle ne sait pas ce qu'elle veut. elle flotte vers cet avenir incertain. elle n'a pas peur. elle est comme sous acide, des couleurs, des couleurs qui s'mélangent. elle entend cette voix qui l'ordonne de vomir son incompréhension du monde qui l'entoure, elle lui dit qu'elle doit ressentir le fait de faire tâche. plus que quiconque. elle parle trop aussi. tout ce qui lui passe par la tête. le flot de paroles se déverse, elle vomit ses pensées, ne réfléchit pas aux conséquences. elle se contente de parler. c'est un livre, un livre aux pages cornées. un livre dont les chapitres se mélangent, un livre qui se lit à l'envers pour le comprendre à l'endroit. certaines pages sont arrachées, d'autres ont été ajoutées, on voit encore la colle, regarde. elle se laisse lire. elle aime être mise à nu. elle aime savoir ce que les gens pensent d'elle. parfois quand on l'a dénigre, ça lui fait du bien. ça l'a détruit, un petit plus et c'est bien. tout est bien. les gens sont supposés la briser, c'est comme ça que ça marche la vie. ça le rassure, c'est pas sa faute, c'est leur faute, à eux. démolis-moi.