J'ai couru après le temps qui portait un manteau de pluie. J'ai déchiré en l'approchant un bout de tissu et depuis c'est à minuit que ça arrive. Quand vous passez au jour suivant moi je reste sur l'autre rive pour une minute encore vivant. Vingt-quatre heures une, c'est ma minute sur pilotis, mes secondes gagnées sur l'amer. Le genre de moment qu'on passe blotti avec des rêves d'outre-mer. C'est ma minute agent secret, brushing parfait, regard distant. Je prend l'air sur un minaret au fin fond de l'Afghanistan à vingt-quatre heures une. Une minute pour se faire la belle, avoir la lune sous mes semelles et les cheveux dans les étoiles. Une minute pour se faire la malle devenir le prince de la cavale, évadé trois fois des Baumettes, le roi de la sauvette. Les malfrats ont leur maître à vingt-quatre heures une. C'est ma minute "Brad Pitt", on m'admire entre deux pop-corn jouer le rôle d'un brave type exerçant dans un hôtel borgne. C'est ma minute baldaquine et la barre comme un tribunal je fais toutes ces choses coquines qu'on ne voit que quand on a Canal à vingt-quatre heures une. Une minute pour se faire la malle et ne plus être ce type normal, coincé devant le petit écran en rêve j'ai plus de cran. L'aiguille hors du cadran à vingt-quatre heures une.