Le temps est au beau fixe, les oiseaux chantent et les gens sont heureux. Comme toujours, les pelouses des propriétés de Santa-Barbara sont incroyablement vertes et impeccablement tondues. Un gamin rapporte son journal à sa voisine, un autre aide une vieille dame à porter ses sacs de courses. Le sosie de Bree Van De Kamp se ballade dans son cabriolet et en la voyant passer à côté de moi, je jurerai avoir vu un panier de muffins sur la banquette arrière. Je souris, amusé par ce parallèle. Si cette petite ville ressemble à Fairview, elle n’a malheureusement pas autant d’intérêt. Ici, tout est calme, trop calme… Et si par malheur vous osez sortir du rang, on vous catalogue tout de suite dans la catégorie des gens à éviter. En ce qui me concerne, je n’ai jamais connu que ça, mais ce n’est pas plus mal. Contrairement à tous ces gosses de riches, je vis dans le monde réel, je sais comment ça se passe. Mon argent, je le gagne, pas toujours très légalement c’est un fait, mais je ne dépend que de moi. Ces petits péteux peuvent-ils en dire autant ? J’en doute. C’est tout juste s’ils savent lacer leurs chaussures alors vous pensez bien qu’ils sont incapables de se débrouiller seuls.

Il est encore très tôt quand je quitte la maison. Chez les Chesterfield, tout le monde est paisiblement endormi. Mes écouteurs sur les oreilles, je commence à courir, comme ça, sans but précis. Si je ne suis pas un sportif acharné, j’aime prendre soin de mon corps et m’efforce d’aller courir à tenir de trois fois par semaine minimum. Sans réellement me l’expliquer, je finis par me retrouver sur la plage. L’endroit est désert, à l’exception d’une jeune femme, assise sur le sable. Intrigué par sa présence, je décide d’aller lui parler au risque de me faire envoyer balader. Elle a l’air jolie et pour un charmeur tel que moi, cela aurait été un crime de passer mon chemin sans tenter ma chance. Toutefois, je suis surpris de constater que je connais cette jeune fille. « Lucy ? C’est toi ? » Je n’arrive pas à y croire. Aux dernières nouvelles, la blonde s’était tirée on ne sait où, laissant son fils et son petit-ami derrière elle.

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Voulant profiter de l'air frais de Santa Barbara avant de s'attaquer aux retrouvailles entre son petit ami et sa petite bouille ; son fils. Lucy se promena au large de la plage, le vent sifflait dans ses oreilles et les vagues qui déferlaient sur le sable apaisait toute tension palpable chez la jeune blonde. Elle avait dans sa main le reste de son sandwich qu'elle avait mangé au court de route, ce reste ce composé seulement d'un bout de pain vide sans sauce ni rien. Elle décida de le jeter aux mouettes qui tournaient autour d'elle depuis un petit moment, elle n'était pas du genre gaspillatrice, mais elle n'aimait pas le pain seul. Elle lâcha un léger cris suivit d'un rire lorsque toutes les mouettes vinrent se poser à côté d'elle d'une façon brusque, elle aurait aimé partager ce moment avec son fils, elle arrêta de rire aussitôt que cette pensée lui est venue en tête.Elle tenta de balayer cette idée qui restait scotché dans son cerveau, après tout, une mère n'oublie jamais son enfant. Elle avait pensé à lui durant toutes les secondes de ces 2années.

Elle souffla et décida de se poser un peu plus loin où il n'y avait personne, le moindre bruit pouvait la mettre hors d'elle lorsqu'elle pensait. Le sort en décida autrement puisqu'elle entendait des bruits de pas se rapprocher de l'endroit où elle se trouvait, elle roula des yeux avant de se retourner vers la personne et fut stupéfaite de trouver en face d'elle son ex-petit-ami «Euhm, Cameroun..» dit Lucy avec un sourire plus que gêner pendant une fraction de seconde elle avait hésité à mentir en disant qu'il devait se tromper de personne, mais elle ne le fit pas. Elle se sentait extrêmement gêner puisqu'ici tout le monde était au courant de sa fuite. «Eh bien, ça va & toi?»

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Lucy a été mon premier amour, la première fille de laquelle je sois véritablement tombé amoureux. Elle m’a connu à l’époque où j’étais encore capable de m’intéresser aux gens, d’exprimer des sentiments. Même si notre relation s’est plutôt mal terminée, même si j’ai fauté, nous sommes plus ou moins restés en bons termes. Il faut dire que nous n’étions que des gosses à l’époque et si je lui ai par mégarde brisé le cœur, je sais qu’elle s’en est rapidement remise. Au fond, j’ai toujours su qu’il n’y avait que Cleo qui comptait véritablement à ses yeux. Tout le monde le voyait, tout le monde le savait, seuls les principals intéressés refusaient de l’admettre. Si la relation ambiguë qu’elle entretenait avec son meilleur ami ne me dérangeait pas à l’époque, si nous étions heureux malgré nos nombreuses disputes, je me suis rapidement lassé de cette relation, j’ai changé, mûri trop vite et tout s’est fini. Malgré tout, je suis resté très attaché à Lucy. Lorsqu’elle est tombée enceinte, j’ai été une des rares personnes à m’abstenir de la juger, à la soutenir. Puis, elle est partie. Comme ça, sans rien dire et personne n’a plus eu de ses nouvelles depuis. Alors forcément, passé deux ans, c’est plutôt perturbant de tomber sur elle par hasard. « On se maintient » dis-je en plaisantant. Je n’ai pas envie de l’ennuyer avec mes histoires, raison pour laquelle je passe sous silence mon séjour en prison –en tout cas, pour l’instant. « Je suis content de te revoir ! Surpris, mais content ! » Un énorme sourire se dessine sur mes lèvres, tandis que je m’installe à côté d’elle. « Ça fait longtemps que tu es revenue ? »

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