« Aislinn ! Aislinn ! » La petite voix paniqué de son frère la tire du lit, ou d'un sommeil dont elle se plaisait bien trop. La brunette ouvre les yeux un peu plus difficilement. que si le réveil venait d'elle. Elle plonge son regard dans celui identique au sien. La brunette essuie de son pouce les larmes qui coulent sur les joues de son jumeau. « Hey, Tate, pleure pas, il faut pas pleurer ... » Elle se lève et prend son double dans ses bras. Elle ferme les yeux, elle ne demande, elle se doute que quelque chose ne va pas son frère ne pleure pas pour rien, elle le laisse pleurer doucement avant de sa voix la plus bienveillante, demander : « Tate, qu'est-ce qui ne va pas ?» Le petit garçon renifle et lui dit que papa a disparu, qu'il reviendra pas, on ne le retrouve pas, il est plus là. La brunette sert un peu plus fort son frère, et refoule tout un torrent de larmes. Elle a peur de ce qui va arriver, car si la famille dans laquelle ils sont hébergés sont relativement gentils, elle se doute que les choses changeront à partir de maintenant. Mais Aislinn, dans son corps de petite fille, trouve tout le courage dont elle a besoin pour se promettre que rien arrivera, et qu'ils ne seront pas séparer. Elle aime bien trop son frère pour le laisser partir loin d'elle. De sa famille, c'est tout ce qu'il reste. Si la brunette a presque tout encaissé de sa mère a mis les voiles dès leur naissance, à maintenant la disparation de son père, elle ne pourrait pas voir son petit frère partir et affronter ce qui lui reste de vie, seule.

Mais la vie n'est pas un conte fée, que ce soit petit ou grand, quand on espère quelque chose tout les soirs, forts, parfois, rien ne se passe comme on veut, ce qui arrive souvent. Même s'ils n'ont jamais été séparés, les ennuies ont commencé trois ans plus tard, quand le seul garçon de la maison a vite compris qu'il pouvait faire ce qu'il voulait d'eux, ses parents s'en fichaient. Des intrus, voilà le qualificatif qui leur collent à la peau depuis trois ans. Deux bouches en plus à nourrir pour eux, mais quel fardeau. Aislinn a vite compris le poids qu'ils étaient, surtout son frère, avec son diabète de type deux, et des piqûres à administrer. Elle s'est occupée de son frère dès que le médecin à poser son diagnostique. Même si ça semble jeune, elle a bien vu que ceux qui les hébergeaient ne prenaient pas en compte Tate, et encore moins elle. Elle a grandi trop vite, selon son frère, mais elle ne se rend pas compte que dans sa tête d'enfant traine des soucis d'adultes dont elle ne peut pas déposer la nuit, la peur au ventre qu'un jour, on lui enlève son frère. Au rythme où vont les choses. Depuis qu'elle a vu le fils de monsieur et madame frapper son frère, elle vit avec une boule au ventre. Elle vit avec la peur qu'il le frappe trop fort, qu'il lui prend son frère, c'est pour ça qu'un jour, elle est intervenue. Qu'elle s'est pris les coups à sa place, pour que Tate reste avec elle. Il est trop lui pour se battre. Elle a accusé chaque coup, chaque parole déplacé de cette brute de deux ans leur ainé. Elle a fait de son mieux pour cacher les coups, à l'école, face aux autres, dans la rue, les mensonges aussi, mais tant que Tate n'a rien, tout va bien. Phrase qu'elle lui a souvent sorti à son frère, même encore aujourd'hui : « Tant que tu vas bien, tout va bien. »

Mais dans le malheur, il y a toujours quelque chose qui fait qu'on arrive à tenir, qu'on arrive à aller de l'avant. Pour la brunette, c'est grâce à la vielle guitare de son père. Elle a tout appris seule, trop fière pour demander quoi que ce soit de ce qui lui sert de famille de substitution. Et elle n'a pas envie qu'un jour on la brise en mille morceau sur un coup de colère non plus. C'est un échappatoire qu'elle a trouvé, pour ne pas sombrer, petite, en plus de la danse, qu'elle a commencé peu avant le départ de son père. Elle a toujours trouvé quelque chose à faire pour ne pas mettre les voiles et offrir à son frère une vie misérable, au moins ici, il y a à manger, un lit, et les parents offrent les médicaments pour Tate. Même quand elle a commencé à grandir, et à avoir son corps de femme, qu'elle s'est rendue des regards lubriques de l'enfant unique de cette famille. Elle aurait eu beau le faire partir, il est toujours revenue en courant, surtout la fois où elle a été trop loin dans ses propos, quand elle lui a fait comprendre qu'elle n'était pas une fille de joie. Elle pourrait écrire sur papier geste par geste, mot par mot, de sa main sur sa bouche, de son souffle dans son oreille, de ses : laisse toi faire ou Tate prendra cher. Elle a subit sans rien dire, juste en pleurant doucement cette intrusion entre ses fesses. Et toutes les autres aussi. Surtout quand le père est mort, et qu'il a fallu faire des choix dans le budget, dont la santé de son frère et leur scolarisations sont passé à la trappe. Elle n'a pas accepté leur choix, et si elle a laissé tomber l'école, c'est pour trouver du boulet, un premier qui n'en est pas un : le combat de rue. Ca lui rapportait assez pour gérer les frais scolaires et les médicaments de son frère, et elle avait assez pour les cours de danse. Jusqu'à ce que celui-ci augmente, et qu'elle trouve un autre boulot dans une petite boutique dont elle a tout de suite apprécier le nom : Sweet Home Elle y a poussé la porte, et elle est tombée amoureuse de l'endroit, et même du haut de ses quinze ans, et son devoir d'aller à l'école, elle s'est montrée assez persuasive pour y être embauchée, et offrir un petit plus à son frère. Et mettre de côté pour une nouvelle guitare.

La petite Aislinn jetée dans la gueule du loup. Le monde à des dents, et ne se prive pas pour mordre à la moindre petite occasion, le monde n'accorde pas de pause, pas de moment de bonheur. Le monde est le parfait type de connard de service, même si parfois, il accorde un moment de répit. Autre chose que la danse, la musique peut apporter, ou la violence qui soulage quand elle s'en va tête baisser dans un combat. Et ce moment de répit s'appelle Katarina et Drew Salander. Si l'une est son employeuse, l'autre est le mari de cette dernière, elle n'a rien venu venir. Pendant un an, six mois et trois jours, elle a travaillé à la boutique de cette dernière. Elle aime réellement ce qu'elle fait, même si la mode n'est pas son domaine, elle apprécie juste le fait de survire à quelque chose, à faire quelque chose de bien. Et la blonde qui est sa patronne lui rend assez bien. Du haut de ses dix-sept ans, elle peut lui parler comme on peut parler à une jeune adulte, elle a muri trop vite, mais elle ne se rend pas compte, il est trop tard pour avoir une dose d'insouciance. Aislinn a juste cette tendance à chercher le danger, un peu plus loin quand tout ce qui ne va pas la fait perdre pied, comme cette dispute de trop avec le fils de cette famille qui n'est pas la sienne, comme les coups qu'elle s'est pris quand elle a foncé droit la tête baissé dans un combat dont elle n'avait pas les compétences pour gagner. Et le fait d'avoir retrouver son frère a moitié mort sur le sol de la cuisine. Elle l'a pris, sans soucier de ses affaires, elle viendrait la prendre après. Quand elle a frappé à la porte, tôt dans la matinée ou tard pendant la nuit, elle a vu le fils Salander lui ouvrir, elle l'a à peine regardé, elle est entrée, et est partie chercher des personnes pour s'occuper de Tate. Malgré son état à elle. Elle a toujours plus donner d'importance à son frère qu'à elle. Et cette nuit ne fut pas la première passée dans cette famille. Il y a les autres, et aujourd'hui il y en encore. Elle admire cette famille soudée, dans laquelle elle a mis longtemps à s'ouvrir. Alors qu'à présent, elle arrive à leur parler, avoir des conversations dont elle ne pensait pas avoir un jour. Et si elle montre l'inverse, elle se sent chez elle, surtout que son frère est heureux, là.

Dans la famille Salander, je demande Hayden. Elle ne connait pas trop l'intrus passait parfois du temps dans la boutique, les premières fois, elle a cru que c'était un squatteur, avant que Katarina ne les présente. Hayden Salander, son fils. Elle s'est contentée d'un bref sourire, et retourner faire ce qu'elle faisait. Elle ne lui a pas prêter attention plus que ça, même quand celui-ci s'est montrée plus que présent, si elle a besoin d'aide, si elle veut à boire, si elle a faim. Et si pendant ses pauses, elle pensait fumer tranquille, elle l'a vite eu près d'elle. Elle ne peut pas éternellement le repousser, et elle l'a compris dès qu'elle a intégré sa famille. Elle a vite compris que c'était un homme à femmes, et elle a pris ses distances. Elle n'est jamais tombée amoureuse, et elle n'a pas envie que la première fois que son coeur bat plus qu'à la normale, ce soit le mauvais. Et si elle a pris ses distances, elle s'est vite montrée comme une meilleure amie, et pas plus. Elle ne prend pas le risque de livrer une partie de son coeur à cet homme qui préfère bien plus la compagnie des femmes pour se contenter d'une seule. La brunette n'est pas du genre à se montrer jalouse en amitié, ni à montrer que son comportement est aussi digne qu'un salaud. Elle reste ce qui s'approche plus d'une meilleure amie qu'autre chose. Même si son frère pense plus qu'elle commence à tomber amoureuse.