Goodbye my lover, goodbye my friends. Les paroles d'une vieille chanson résonnait dans l'arrière boutique et tu fredonnais les paroles totalement absorbée par ton activité. Les clients s'étaient fait rare aujourd'hui et tu n'avais donc entreprit de prendre soin de la toute nouvelle planche que tu venais de t'acheter. Plus rigide, plus fonctionnelle. Elle était absolument parfaite et bien loin de ressembler à ton ancienne. Un sourire de satisfaction se dessina sur tes lèvres alors que tu te laissais aller à tes pensées. Beaucoup trop de choses taraudaient ton esprit ces derniers temps et tu avais quelque peu du mal à savoir où donner de la tête. En tout premier lieu, il y avait Cleo. Cleo et son fils, Liam. Il était ton boss, certes, mais tu n'avais de cesse de t'attacher à lui. Toujours plus. Comme si t'étais incapable de faire autrement et il y allait bien avoir un moment où les choses deviendraient trop compliqués. Il y avait aussi Maël, fidèle amie et protecteur. De cinq ans ton aîné il n'avait de cesse de te protéger contre les attaques et la méchanceté des gens. Si bien qu'une sorte d'alchimie c'était formé sans que tu n'arrives à déterminer le pourquoi du comment. Et puis, il y avait Alexia. Blondinette de ton passé qui avait été ton tyran plus qu'autre chose. Comble de l'ironie, tu avais bien trop changée pour qu'elle ne se rappel de toi et voilà que maintenant elle te draguait. Le genre de situation à laquel tu ne savais vraiment pas comment réagir. Un soupir s'échappa de ta bouche et tu secouais la tête comme pour faire sortir ces pensées de ton esprit. Plutôt inefficace comme solution. Après un moment d'hésitation, tu coupais la radio laissant le magasin se plongeait dans un parfait silence. Seul le tic tac du pendule beaucoup trop vieille venait à résonner de temps en temps dérangeant la quiétude qui venait de s'installer. D'un pas nonchalant, tu te dirigeais vers le comptoir commençant à ranger toutes les petites affaires dont tu n'avais plus besoin. L'heure de la fermeture approchais à grand pas et devant le peu de visite qu'il y avait eu aujourd'hui, tu pouvais te permettre de t'y prendre à l'avance. C'est d'ailleurs à ce moment là que le carillon disposé juste au dessus de la porte d'entrée tinta te faisant soudainement relever la tête. Bien sûr, il fallait toujours que les gens attendent la dernière minute pour se décider à venir. Pourtant, tu affichais ton sourire habituel et saluait l'homme te dirigeant vers lui pour l'aider à choisir du mieux que tu pouvais. C'était un habitué et comme la plupart, il avait prit l'habitude de t'appeler par ton prénom. Jamais de mauvaise humeur, tu n'étais que sourire et douceur et bon nombre de gens te trouvais plus qu'agréable. Et alors que tu le conduisais aux étagères voulu la porte tinta de nouveau laissant entrer une nouvelle personne. Une rouquine. Aussitôt ton sourire s'agrandit et tu lui adressais un signe de main contente de la voir. Flore était le genre de personne qui s'était très vite imposée dans ta vie et tu ne pouvais t'empêcher de l'apprécier. Bien sûr, vos caractères différaient peut être un peu trop mais, il n'en restait pas moins qu'elle pouvait se montrer plus qu'agréable et attachante quand elle le voulait bien. Tu retournais au comptoir et encaissais les quelques articles prit par l'habitué avant de répondre à ton amie à la chevelure de feu. « Dans cinq minutes, c'était pas vraiment une grosse journée. » D'ailleurs, tu te dirigeais vers la porte, tournant l'écriteau indiquant la fermeture avant de reprendre. « Tu sais que je suis toujours partante pour une leçon. » Tu te retournais vers elle en souriant à pleine dent continuant à ranger les quelques petits trucs manquant. « Qu'est ce qui ne va pas ? » Tu fronçais les sourcils l'air soudainement soucieuse. Tu avais légèrement tendance à dramatiser pour rien mais tu n'aimais pas savoir que les gens n'étaient pas au top de leur forme. Après une dernière vérification, tu récupérais ta planche ainsi qu'une pour Flore avant de te diriger vers la sortie. « On y va ? »

   
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Tu souriais d'avance à l'idée d'affronter les vagues. C'était ta passion, ton truc et si t'avais pu, t'aurais sûrement passer le plus clair de ton temps à surfer. T'étais d'ailleurs ravie de voir que plusieurs personne sollicité ton aide pour apprendre. Après tout, c'était le seul domaine où tu n'étais pas trop "coincée". Sourire aux lèvres, tu traversais la plage t'arrêtant juste à hauteur de l'eau, Flore sur tes talons. Ta combinaison en main, tu l'enfilais tranquillement avant de te tourner vers la rouquine pour commencer la leçon. Sauf qu'elle te devançait prenant la parole avant toi et pour le coup, tu restais bouchée bée sans trop savoir quoi dire. Elle pouvait pas faire ça. Elle savait que ça te rendait mal à l'aise. Elle savait que t'avais tendance à te renfermer dans ta coquille quand on te faisait des avances de ce genre et pourtant.. Elle le faisait. Alors à défaut d'avoir de la répartie, tu secouais juste légèrement la tête avant de lui tourner le dos. Vous étiez là pour surfer. Seulement pour surfer et il ne fallait pas que tu rentre dans son jeu. T'inspirais profondément réfléchissant quelque peu à la nature de votre relation. Vous étiez simplement ami non ? Sauf que oui, parfois, il y avait quelque chose en plus. Quelque chose d'étrange que toi même, tu n'arrivais pas à comprendre. Une sorte d'attirance. De jeu de séduction. Autant de son côté que du sien. Sauf que t'étais pas encore totalement confirmée au niveau de ta sexualité alors, cela te troublait plus qu'autre chose.

Ses mains venaient se poser sur tes hanches et tu sursautais stupidement ne sachant pas comment réagir à cette situation non plus. Trop trouble, trop perturbant. Tu ne savais même pas quoi en penser. Sa voix résonnais doucement à tes oreilles alors que tu ne bougeais pas d'un millimètre attendant simplement qu'elle arrête de jouer de la sorte. Parce que oui, maintenant, tu la connaissais assez bien pour savoir qu'elle jouait. Des idées ? Quel genre d'idée ? Oui non. En fait, tu savais pertinemment ou elle voulait en venir et ce n'était pas le moment de jouer avec le feu. Légèrement contre ton gré, tu frissonnais en sentant ses doigts écarter tes cheveux. Son souffle chaud se répandait sur ta nuque et tu fermais les yeux l'espace de quelques secondes attendant un final qui ne viendrait finalement pas. Perplexe, tu te tournais légèrement la voyant s'éloigner pour faire comme s'il venait de ne rien se passer. « Euh.. Ben.. » Génial, si tu commençais de la sorte elle allait bien vite comprendre que tu étais troublée. T'inspirais un bon coup tentant de chasser de ton esprit les pensées qui te venait. Surf. Il fallait que tu penses surf. « Bon, on va directement tenter de prendre une vague ça te va ? Y a rien de mieux pour apprendre que de tomber. » Tu rentrais directement dans l'eau avançant quelque peu avant de t'installer sur la plancher et "ramer". Une fois arrivée à un bon niveau et Flore juste à côté de toi tu reprenais la parole. « Tu t'sens prête ? » T'osais même pas la regarder dans les yeux tant tu étais gênée ce qui était assez étrange tout de même. « Allez fais comme moi. » Une vague était en train d'arriver et tu nageais en sa direction jusqu'à être assez prêt pour te mettre debout sur ta planche.

   

Et comme pratiquement toujours c'était un timing parfait. T'avais totalement contrôlée tes appuis et tu tenais parfaitement sur ta planche surfant sur la vague et profitant une fois de plus des sensations que ça pouvait t'apporter. Y avait rien de mieux que cette sensation. Comme une bouffée de liberté. Et chaque fois que tu prenais ta planche, tu constatais de plus en plus pour qu'elle raison tu adorais ça. C'était pas mieux que le tir à l'arc qui était une passion pour toi mais, t'étais clairement incapable de te passer de ce sport. C'était ton truc. Et finalement vivre à Santa Barbara n'avait pas que des inconvénients. Au fil du temps, tu avais appris à aimer un peu plus cette ville qui t'avais semblé de prime abord beaucoup trop étrangère lors de ton adoption. Heureusement que Kay était la pour te soutenir. Tu n'aurais pas su te débrouiller sans lui.

Alors qu'une fois la vague passé, tu te laissais tomber sur ta planche, tu jetais un coup d'oeil vers Flore qui elle, ne semblait pas avoir eu la même chance que toi. Chose normal quand on débutait dans ce domaine. Tu pouvais d'ailleurs pas t'empêcher de rire en la voyant et tu allais en sa direction avant de lui répondre. « Encore deux ou trois chutes dans ce genre et j'suis sûre que tu deviendras la meilleure surfeuse de Santa Barbara. » Ou pas. Mais t'étais sûre qu'elle finirait par arriver à un niveau correct et il n'y avait rien de mieux que de l'encourager à essayer encore et encore quitte à faire des tonnes de cascade. Une deuxième vague arrivant, tu te décidais à rester sur le côté pour voir la rouquine à l'oeuvre et trouver ce qui n'allait pas dans sa technique. Certainement un problème d'équilibre comme la plupart des gens. Tu souriais à sa question consciente que tu aurais du lui donner une réponse mais, l'incident survenu un peu plus tôt te troublée et envahissait tes pensées. Par contre, là, elle te laissait sur le cul. Tu t'étais vraiment pas attendu à des excuses de sa part. Elle était pas du genre à s'excuser pour quoi que ce soit et pour le coup, t'étais perplexe. C'était pas dans ses habitudes et tu comprenais pas trop pourquoi elle voulait changer son comportement pour ta seule et unique personne même si ce n'était pas vraiment pour te déplaire. « Non c'est rien t'es juste.. Intrigante. J'ai du mal à te cerner et à comprendre ce que tu veux. » Un sourire vint se dessiner sur tes lèvres alors que tu t'approchais d'elle. « Du coup, c'était plutôt pas mal mais faut que ton corps suive le mouvement tu vois ? T'étais trop raide. » Cette fois, c'était toi qui posait tes mains sur hanches pour lui montrer qu'elle devait assouplir cette partie. « Mais tu fais d'énormes progrès, c'est génial »
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T'avais beau tenté rester calme est positive. T'avais beau essayer ne rien laisser paraître sur ton visage. La tension que tu ressentais était palpable. Beaucoup trop. Mais pourquoi diable te mettait-elle dans cet état là ? Tu savais très bien que t'avais du mal à être à l'aise avec les gens. T'étais beaucoup trop renfermée sur toi, beaucoup trop dans ton monde mais là.. C'était atroce. Parce qu'elle avait un effet que personne n'avait eu. Tu t'étais toujours demandée qu'elle était ta sexualité. Si ton attirance pour la gente féminine était réel ou pas. Et elle ne t'aidais pas à répondre à ta question. Non. Elle te troublait encore plus. Alors tu faisais comme s'il n'y avait rien. Continuant à parler surf pensant désespérement qu'il n'y aurait plus d'allusion mais.. C'était Flore. Elle ne pouvait arrêter son petit jeu. Et t'allais en avoir la preuve bien trop vite.

T'écoutais sa réponse sans broncher. Essayant vainement de ne pas tenir compte de l'allusion sexuelle qu'il pouvait y avoir dans ses paroles. Pourtant, encore une fois, tu sentais tes muscles se contractaient comme quand tu étais beaucoup trop sous pression et tu finissais par inspirer profondément priant intérieurement pour ne pas qu'elle le remarque. Alors comme pour essayer de lui faire croire quelque chose, aussi bien à elle qu'à toi même, tu riais légèrement mais le son sonnait faux à des kilomètres à la ronde. Tu n'avais aucune envie de rire. Tu étais beaucoup trop confuse. Tu avais besoin d'avoir des réponses à toutes les questions qui te trottaient beaucoup trop en tête. Seulement, tu ne savais pas comment les poser. Tu ne savais pas comment vérifier. T'encaissais les paroles de Flore sans rien dire. Au fond, tu savais qu'elle avait raison mais.. Elle connaissait aussi ta manière d'agir. Pouvait-elle réellement te le reprocher ? Ses dernières paroles résonnaient dans ton esprit cherchant comment arriver à les mettre en application. Décoince toi. Tellement facile à dire. Mais tu n'étais que Hope, la pauvre petite vendeuse schizophrène catégorisée comme tarée. T'allais pas vers les gens et ils ne venaient pas vers toi. C'était dans l'ordre des choses. Te mordant la lèvre inférieur, tu faisais quelques brasses pour te retrouver face à elle plongeant ton regard dans le sien. Qu'avait-elle de si spécial ? Elle n'était que Flore, la fille un peu trop sûre d'elle et pourtant, t'avais parfois l'impression qu'elle agissait comme un aimant sur ta personne. Tes yeux voguaient de part et d'autre de son visage examinant minitieusement chaque trait, chaque expression, chaque détail. Peut être qu'elle avait raison. Peut être que te décoincer un peu t'aiderais dans le trouble qu'était ton esprit. Peut être qu'il te fallait seulement oser. Alors, soudainement prit d'un culot que tu ne te connaissais pas, tu passais doucement ta main sur son visage écartant une mèche de cheveux mouillé. Décoince toi ! Sans réfléchir une seconde de plus, tu posais tes lèvres sur les siennes prenant le risque de te faire repousser. Tu savais pas pourquoi, tu savais pas comment mais pour la première fois, tu agissais. « Je ne suis pas coincée. »


   

C'était comme si tu essayais de te prouver des choses à toi même. De montrer que tu n'étais définitivement pas le genre de fille que les gens croyaient. Tout le monde te voyait comme Hope, la folle dingue un peu trop effacée et tu ne voulais pas laisser cette empreinte sur les gens. Certes, tu ne voulais pas non plus te faire remarquer mais il y avait des limites à l'invisibilité. Alors tu l'avais embrassée, comme ça, sans réfléchir, mais ce que tu n'avais pas prévue était certainement le fait que tu allais aimais le contact. Pourquoi ? Aucune idée. Elle était Flore, ton exact opposé qui passait son temps à te chercher et jamais tu n'aurais cru aimer autant partager un simple baiser avec elle. Pourtant, même après avoir rompu le contact, tu gardais une sorte de sourire béa trahissant certainement ce que tu ressentais. « Ne parle pas de ça. » C'était le genre de conversation que tu ne voulais pas avoir. Ce que tu ressentais par apport à Cleo était encore bien trop flou et de toute manière, il restait ton patron. Tu n'avais donc pas le droit de tenter autre chose peu importe ton avis. Et pourtant, si elle abordait le sujet c'était uniquement à cause de toi. Tu devais bien reconnaitre que plus d'une fois tu avais fais des allusion à lui et son petit garçon et connaissant la rouquine, elle ne pouvait définitivement pas faire comme si elle n'était pas au courant. « Y aura jamais de premier pas Flore. C'est comme un combat perdu d'avance, je ne suis que la baby sitter et ça ne sert strictement à rien d'imaginer des trucs. » Quoi ? Comment ça ? Tu ne l'avais jamais traitée de manière indigne ou autre. Que voulait-elle dire par là ? Et voilà que ton précédent baiser revenait sur le tapis te faisant esquisser un nouveau sourire. « Je suis l'un de tes fantasmes ? » Et au lieu de rougir bêtement comme elle aurait sûrement penser que tu allais faire, tu t'approchais un petit peu plus d'elle n'arrivant pas à effacer le sourire moqueur empreint sur ton visage. « Si je constitue une tel attraction pour toi il faudrait peut être que tu arrêtes d'avoir seulement des paroles non ? » Ouais, effectivement elle déteignait peut être un peu sur toi.